Mai 06, 2022

Un jeune entrepreneur révolutionne la transformation et la commercialisation de la pomme de terre au Niger

Produits Frais

Niger

L’entreprenariat des jeunes est en plein essor au Niger. Même si le terrain est joncé d’embuches, plusieurs opportunités s’offrent aux jeunes qui sont impliqués dans les partenariats développés et soutenus par 2SCALE. Mais pour les jeunes comme Alfaou Halid, ce ne pas à tous les coups facile.

A seulement 28 ans, Alfaou est le jeune promoteur de FRISA, la friterie du Sahel. Diplômé d’un Master en Audit et contrôle de gestion obtenu au Centre Africaine des études supérieures en Gestion du Sénégal, le jeune auditeur et comptable financier de formation, ne traine pas à la recherche de l’emploi. Il se crée lui-même son emploi et suit sa passion.

L’entreprenariat me tenait à cœur depuis le bas-âge. Puisque je suis issu d’une famille d’entrepreneurs, de commerçants. Donc c’est un atout naturel qui existe en moi. La petite histoire derrière FRISA, c’est que FRISA est un projet qui me tenait à cœur, j’ai travaillé 3 ans sur ce projet avant de finaliser mes études.

FRISA transforme la pomme de terre en frite fraîche. La pomme de terre est épluchée, découpée et emballée pour être commercialisé sur le marché local, dans les boutiques du quartier, les supermarchés ainsi qu’en ligne.

En 2021, lorsqu’il démarra ses activités, le jeune Alfaou prit contact avec l’entreprise de production et de distribution de la pomme de terre, la CCPHN, notre partenaire qui ambitionne de développer cette filière au Niger.

J’étais encore étudiant terminaliste au Sénégal lorsque j’avais contacté la CCPHN puisqu’il y’avait une publication sur Facebook sur la disponibilité de la pomme de terre chez eux. Lorsque je suis rentré au pays, j’ai commencé à m’approvisionner chez eux et jusque-là on travaille ensemble.

Fidèle à son choix, le jeune promoteur est exigent en termes de qualité. Il continue de s’approvisionner chez la CCPHN, car selon lui la disponibilité de la pomme de terre tout au long de l’année, en plus de la qualité et le prix raisonnable, sont des avantages pour la pérennisation de son activité.

Révolutionner les techniques de vente grâce aux réseaux sociaux

Passé d’un demi sac de pomme de terre à un sac par mois, la capacité de production de FRISA ne fait qu’augmenter. De nos jours, la petite entreprise peut transformer jusqu’à 3500kg par mois. Pour vite atteindre sa cible de clientèle qui se situe dans la classe moyenne de la société, le jeune Alfaou a misé sur les réseaux sociaux en créant sa page Facebook et actualisant au quotidien son statut WhatsApp.

« Pour les réseaux sociaux il y a déjà une page Facebook FRISA qui est animée chaque jour. Je reçois également des commandes sur mes statuts WhatsApp. Il y a aussi un site E-commerce au Niger qui fait parfois des commandes chez nous. D’autres clients lancent leurs commandes sur cette plateforme. Nous sommes en partenariat avec plusieurs boutiques comme l’alimentation Ryad. En plus, nous faisons aussi la livraison à domicile. Elle est gratuite à partir de 5 kg. En deçà de 5 kg nous livrons à 500F CFA partout à Niamey. »

Les grandes ambitions d’un jeune entrepreneur nigérien

Les activités de FRISA évoluent de la belle manière. L’entreprise a récemment signé quelques contrats avec des hôtels et restaurants de la place, mais les rêves du jeune promoteur sont encore plus grands.

Servir au-delà du Niger et toucher le cœur des marchés ouest-africains, telle est l’ambition qui anime le jeune entrepreneur.

Mes plus grands rêves pour le 10 prochaines années, c’est de transformer la pomme de terre en frite, et non pas seulement pour le Niger, mais mon objectif est de couvrir toute la zone UEMOA. Je pense que je suis sur la bonne voie et Inch Allah j’y parviendrai.

Alfaou tire sa motivation dans l’identification des besoins du marché. En parcourant la ville de Niamey, il observe le long des boulevards, aux côtés des revendeurs de poulets, les jeunes qui épluchent à la main et découpent la pomme de terre sans grand soin, n’y hygiène. Rien qu’en regardant ces scènes, il voit un marché potentiel qu’il peut conquérir, mais cela se passera par le changement des mentalités.

« Ma motivation c’est de voir le besoin. Je sens qu’il y a le besoin sur ce marché. Si on sillonne la ville de Niamey, vous trouverez ces revendeurs en train d’éplucher à la main de façon archaïque. Parfois il y a la clientèle qui ne fait qu’attendre. Il y a des frites qui ne sont même pas cuits par faute de moyen de transformation. Je peux leur proposer mieux pour gagner du temps et améliorer la qualité de leurs frites. Je sais qu’avec le temps on va finir par travailler ensemble. Ce qui est sûr, j’aurais une formule adaptée à leur besoin, avec laquelle on va travailler ensemble. »

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